Jardin chagrin
Jardin chagrin, jardin pleureur !
Tu égouttes tes larmes sur l’herbe, sur les arbres dégoulinants.
Pluie fine du renouveau…..
Une éclaircie dans le ciel, les nuages étirent leurs grands bras, un rayon illumine le matin paresseux.
Vite, les gants et je redonne un semblant d’ordre aux aromatiques. La menthe et le thym étouffent sous les assauts puissants du liseron qui les recouvre. Les touffes mouillées exhalent un parfum tenace. Tous les vêtements s’imprègnent de ce délice.
Je prends soin de ne dégager que les plantes du bord et je m’autorise à laisser un joyeux fouillis au fond. Les « mauvaises » herbes y poussent à leur guise, et servent de couvert aux insectes.
Les couleurs pâlichonnes du ciel s’illuminent dans une tache éclatante de coquelicots et d’ escholtzias.
Les mains dans la terre, terreuse de la tête aux pieds, je savoure le bonheur primaire du jardinier.
L’énergie de notre mère la Terre passe par tous les pores de ma peau.
Mes mains puisent l’Amour à pleine terre, prêtes maintenant à l’offrir comme un cadeau inépuisable