Juillet
Le soleil n’est pas encore levé et il semble un peu paresseux ce matin.
La binette m’attend bien sagement dans le petit chalet en bois. Elle patientera encore un peu, ainsi que les herbes qui envahissent les framboisiers.
L’important pour l’instant est de contempler …et d’apprécier. Tout est encore bien vert, l’été tarde à s’installer. Quelques gouttelettes incongrues ont même résonné sur le toit de la petite avancée où j’ai installé ma table.
Pas de vent, les trembles sont impassibles, indifférents aux nuages qui peignent leur cime.
Mais les pies sont déjà bien actives et se chipotent dans le noyer, s’interpellant dans une conversation véhémente.
Un gros bourdon noir vient me saluer de sa grosse voix de basse.
Les tourterelles lancent leur couplet roucoulant et se répondent d’un bout à l’autre du village, avant de s’élancer dans un vol lourd et criard….puis de planer et de se poser avec élégance sur les fils électriques, comme des petites notes grises et beiges sur une portée musicale.
Une odeur d’herbe humide se mêle à celle d’un abricot que je déguste, le goût sucré de sa chair m’envahit de plaisir.
Alors je remercie tout ce qui m’entoure. Merci de m’être réveillée si tôt pour apprécier la richesse du jardin avec les yeux émerveillés d’une première approche, d’une découverte !
Chaque jour qui se lève est une première fois, mon cœur est tout neuf, prêt à s’ouvrir à toutes les beautés du monde.