Ritournelle

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« Colchiques dans les prés

Fleurissent, fleurissent.

Colchiques dans les prés

C’est la fin de l’été »

Connaissez-vous cette petite chanson ?

Elle a marqué mon enfance. Peut –être parce que nous la chantions en chœur à l’école. Elle marquait  le retour en classe après un long été.

Bien sûr, c’était la « fin » de l’été. Mais pour moi, c’était d’abord le « début » d’une nouvelle saison.

Je m’imaginais ces petites fleurs comme des messagères du soleil, avec leur jolie couleur dorée. Je les dessinais sur mon cahier, en face d’une poésie de circonstance. Une page naïve de verdure, quelques maisons dans le lointain, le ciel ponctué de nuages.  Deux hirondelles (qui avaient dû oublier la migration). Des fleurs jaunes parsemées avec application sur ma prairie (colchiques vraiment ? ou confusion avec des jonquilles ?...Les colchiques sont souvent mauves ou roses…)

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« La feuille d’automne

Emportée par le vent

En rondes monotones

Tombe en tourbillonnant »

Je répétais le refrain, en imaginant les feuilles volant au gré des bourrasques…

Alors, au centre du pré, un grand arbre se dressait, avec quelques taches rouges au bout des branches. Et UNE feuille, majestueuse (et disproportionnée) occupait une partie du dessin…

L’été s’enfuit, mais les riches couleurs s’invitent, dans une palette incroyable. Un défi pour le peintre.

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« Nuage dans le ciel
S'étire, s'étire
Nuage dans le ciel
S'étire comme une aile »

Et pour un enfant, comment dessiner le vent ? Un nuage menaçant, gonflant ses grosses joues et soufflant en fronçant les sourcils ? Ou au contraire, un cumulus facétieux et rieur ?


« Châtaignes dans les bois
Se fendent, se fendent
Châtaignes dans les bois
Se fendent sous nos pas »

Oh, l’odeur des châtaignes grillées, servies dans un journal enroulé. Nous les faisions rouler et craquer entre nos doigts pour en extirper les morceaux qui nous brûlaient la langue. Nous marchions dans des tapis de feuilles mortes en les dégustant.

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« Et ce chant dans mon cœur
Murmure, murmure
Et ce chant dans mon cœur
Murmure le bonheur »

J’avais oublié les paroles du dernier couplet, comme si c’était une évidence !

Malgré toutes les doléances entendues sur cette saison : les jours raccourcissent, le ciel s’assombrit, le froid arrive, l’hiver sera bientôt à nos portes, nous ne pourrons plus profiter des terrasses et des jardins, il faudra attendre de longs mois pour partir à nouveau en vacances….

Il suffit pourtant de regarder autour de nous pour découvrir que l’automne est un moment unique. La nature se prépare à se recroqueviller sur elle-même, elle semblera bientôt endormie, et nous découvrirons avec ravissement qu’elle mitonnait les bulbes printaniers.

Ouvrez grand vos yeux pour qu’ils s’emplissent d’or, de carmin, de brun, de roux et de bronze.

Et n’oubliez pas les mauves des colchiques…

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Pour en savoir plus :

Le colchique, est une très jolie petite fleur à bulbe (ou plutôt à corme) qui fleurit du début de l’automne jusqu’aux premières gelées hivernales.

Facile d’entretien, elle se plait au soleil ou légèrement à l’ombre.

En résumé, ce qu’il faut savoir :

Nom : Colchicum autumnale
Famille : Liliacées
Type : Bulbeuse

Hauteur : 10 à 20 cm
Exposition : Ensoleillée
Sol : Ordinaire

Floraison : Septembre à novembre

Si les crocus et les colchiques se ressemblent ce sont bien des plantes de familles différentes.

La corolle du colchique cerne 6 étamines et 3 pistils. La fleur ressemble effectivement  à celle d’un crocus, mais s’en différencie par le nombre d’étamines : le crocus n’en montre que 3. Les fleurs sont fécondées par les insectes. Elles peuvent s’autoféconder.

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Le colchique, originaire de Turquie et d’Iran, compte une centaine d’espèces à travers le monde.

 S'il est présent partout en Europe, le colchique tire son nom de Colchide, sur les bords de la mer Noire, patrie dans la mythologie grecque, de la magicienne et empoisonneuse Médée. Cela n'a rien d'étonnant, car cette plante est violemment toxique. Elle est même parfois nommée « tue-chien ».

Il a aussi pour nom : Safran des prés, Crocus d’automne, safran bâtard, safran des pays, ail des prés, chenard, mort chien,  tue-loup, vachette, ou veilleuse.

Le colchique contient une substance, la colchicine. Celle-ci  rend bien sûr la plante toxique, mais possède un usage médical et biologique. La colchicine bloque la division cellulaire. Elle fut longtemps utilisée en laboratoire pour étudier les mécanismes de reproduction cellulaire. On cherche également à l’utiliser dans le traitement de certains cancers. Elle servait autrefois à soigner les crises de goutte.

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C
Doux rappels de mon enfance et surtout des vacances dans l'Indre dont les colchiques annonçaient la fin. J'en ai planté dans mon jardin ... hasard ? ou nécessité ?<br /> Clin d'oeil.
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E
Ah les colchiques !! Souvenirs associés à l'odeur du cartable et des livres...<br /> Le hasard existe-t-il ? Vaste question ...
S
Oui ces photos sont magnifiques ! mais merci pour ce rappel sur le colchique ! en effet, la plupart de nos médicaments ont pour origine "les plantes médicaments". Il y a quelques années une amie m'a offert un livre sur l'origine végétale de nos médicaments "les plantes et les médicaments" de LOIC GIRRE, une bible agrémentée de belles photos de plantes. alors, oui protégeons la nature !
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E
Tout nous vient de la nature ! Et nous en faisons nous même partie intégrante... Oui, protégeons la nature...pour protéger l'Humanité ! Et merci pour cette référence à lire, à comprendre, à appliquer pour nous soigner
M
Quelles sont belles tes colchiques et leur jolie comptine qui va avec... <br /> Et les couleurs de l'automne sont sublimes, tu as raison de penser cela comme la préparation des futures saisons... !
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E
Les colchiques sont des fleurs discrètes, qui ne s'invitent pas longtemps...Il faut alors guetter le rayon de soleil matinal qui les mettra en lumière pour la photo ...Comme les stars, mais sans retouche, leur seule beauté leur suffit ! Et lorsqu'elles auront disparu, les crocus, puis les jonquilles et les tulipes leur voleront la vedette...