Restaurant.
L’hiver est un moment privilégié au jardin. Il ne faut pas hésiter d’ailleurs à ne rien faire pour s’occuper de l’essentiel : observer.
Vous pensez peut-être qu’il n’y a rien à voir ? Au contraire, c’est une période favorable pour regarder autour de nous. Jardin, parc, balcon ou fenêtre. Il n’est pas nécessaire de disposer d’hectares à la campagne. Même en ville les surprises vous attendent. Dissimulez-vous et patientez !
Si vous disposez de mangeoires, les petites plumes ne tarderont pas à arriver et à vous ravir.
Les mésanges bleues et les mésanges charbonnières sont peu farouches et très volubiles. Elles voltigent, et sautillent des branches au distributeur, s’y accrochent et avalent les graines.
Attention alors à ne pas bouger, même pour prendre une photo. Au moindre bruit l’une d’elles lance un chant d’alarme qui prévient tous les oiseaux qu’un danger arrive. C’est alors un envol de mésanges et de moineaux qui s’éparpillent dans les buis, le sureau et la haie de lierre.
Et un gazouillis désapprobateur m’accueille vertement si le service n’est pas fait correctement.
« Comment, ce matin nous n’avons pas encore notre repas ? Appelez-moi le gérant du jardin ! »
Et la clientèle est exigeante. Alors vite, je vais consciencieusement faire le tour des points de nourrissage, tout en m’entendant interpellée …avec des noms d’oiseaux !!! La porte à peine refermée, un cri de ralliement et les boules de plumes sortent de leurs arbustes pour déguster leur déjeuner.
Les moineaux partagent volontiers, s’ils ne sont pas chassés par une mésange véhémente. Mais ils sont maintenant peu nombreux, leur nombre a diminué de façon préoccupante.
Lorsque l’hiver est glacé et neigeux, les pinsons viennent picorer au sol tout ce que les oiseaux ont fait tomber, ou ce que je prends soin de laisser pour eux. Ils sont reconnaissables avec leurs ailes striées. Et le mâle arbore un ventre rose roussâtre, plus doux que l’orange flamboyant du rouge-gorge qui se nourrit également au sol.
Cette année, il n’y a pas de chardonneret dans mon jardin et c’est vraiment dommage car ils sont magnifiques. D’ailleurs on ne les dit pas « élégants » par hasard, mais car leur plumage est incroyable. Et ils ne craignent pas le mélange des couleurs : tête rouge et noire, aile jaune, ventre beige. Par contre, ils ne sont pas tout à fait délicats lorsqu’ils mangent des graines de tournesol. Ils recrachent l’enveloppe trivialement avant de recommencer avec une autre.
Le rouge-queue noir dédaigne mes présents. Il préfère chasser les petits insectes de la pelouse et guette ses proies, perché sur une pierre ou le portail. Quelques baies lui conviennent également.
Quelquefois, tout ce beau monde est bousculé par les jacassements intempestifs d’un couple de pies. Ces coquines sont capables d’arracher les sachets avec les boules de graisse suspendues dans les arbres. Et nous en avons même prise une en flagrant délit de gourmandise un jour de neige. Elle avait fait fuir tout le monde et avait bien du mal à se faufiler dans les branchages avec sa grande envergure.
Et vous, avez-vous nourri les oiseaux, ou peut-être les avez-vous vu près de chez vous ?
Pour en savoir plus : www.oiseaux.net