Novembre
Les semaines ont passé, rapides, bousculées, remplies de mille choses à faire ….Et mon cahier est resté fermé, presque abandonné, mais toujours près de moi, dans mes bagages, trimballé lors de mes voyages, fidèle et attendant mon bon plaisir. Enfin, je le retrouve…. Et ma plume tarie n’amène plus l’encre sèche. Une cartouche neuve, une page blanche, et un plaisir renouvelé de partager ce que je vois, ce que je ressens et la beauté qui m’entoure !
Je n’ai pourtant pas délaissé mon jardin qui avait bien besoin d’un nettoyage : coupe des fleurs flétries, des vivaces fanées. Mais pas de bordures policées. Je laisse une liberté aux plantes et aux arbustes pour qu’ils trouvent eux même leur place. Je taille parcimonieusement, et les graines restées sur les tiges ensemenceront et enchanteront les prochaines saisons, et serviront en premier aux insectes et aux oiseaux. Prévoyons l’hiver.
Le potager recouvert de feuilles colorées peut attendre les premiers gels. La pluie transforme ce matelas douillet en humus.
Le jardin ainsi toiletté a retrouvé un peu de cohésion esthétique... Les plantes revigorées produiront bientôt de nouvelles fleurs pour colorer la palette de l’automne, le chrysanthème illuminera l’herbe reverdie.
Les feuilles des arbres jaunissent, rougissent avant de tomber sur le sol en un tapis odorant. Quel merveilleux spectacle que ce camaïeu rougeoyant, que ces arbres embrasés.
Rosiers, églantiers et pommiers décoratifs accrochent leurs baies colorées qui feront le délice des oiseaux. Chèvrefeuille sauvage, vigne vierge et lierre ont produits des fruits noirs.
Avez-vous vu le petit lutin roux, le bien mignon coupable de l’enquête de mon précédent article ? Il se dépêche de faire sa provision de fruits secs et se construit un abri douillet en haut d’un arbre…Pendant la saison froide, il retrouvera quelques-unes de ses cachettes pour se nourrir.
Le ciel se couvre de gros nuages noirs, le vent secoue les dernières pommes, la brume se niche dans les vallons.
C’est l’automne !
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
(Guillaume Apollinaire – Automne Malade)