Cartes Postales de France 2

« Bonjour les amis, me revoilà, moi la petite Coccinelle PPP.
Après ce premier voyage avec le soleil levant et couchant, je me suis sentie bien épuisée. Enfin, pour tout vous dire, aux amis on se confie facilement, je me suis froissée, un élytre lors de mon atterrissage breton en catastrophe.
Puisque nous en sommes aux confidences intimes, j’ai été attirée par le bleu profond des agapanthes, à Bréhat et surtout par la colonie de mes copines qui y séjournaient pendant leurs migrations estivales. Tellement heureuse de les apercevoir, j’ai freiné brusquement pour descendre en piqué, fière comme un avion de la patrouille. Et zou, une bourrasque de vent m’a projetée dans un pétale. Je faisais moins la maline, à me débattre sur le dos, en agitant mes 6 pattes en l’air. Bilan de l’opération, une bosse sur ma belle carrosserie rouge ! Comme présentation mondaine, il y a mieux. Et cela vous fait rire en plus ! Lors de votre prochain saut en parachute, on verra si vous êtes à l’aise lorsque la toile se refermera sur votre tête sans prévenir…
Une fois remise de mes émotions, j’ai quand même raconté mes aventures, en y ajoutant quelques détails croustillants de mon invention. Quel auditoire suspendu à mon récit et quel succès !  Maintenant je me refais une santé au milieu d’un élevage de pucerons. Vous devriez goûter, c’est délicieux…

Heureusement pour vous, j’avais pris soin de photographier de nombreux endroits extra lors des jours précédents. Je suis vraiment trop maline…
Vous êtes prêts ? C’est parti, je branche ma mémoire et mon rétroprojecteur interne… Et sortez votre carte du pays pour me suivre. Je ne vais pas vous mâchonner tout le travail ! Un indice ? L’océan et la mer, du sud vers le nord….
En premier, j’ai voleté au-dessus du port d’Hendaye. Quel bruit de cliquetis des cordages, j’en avais mal à la tête, drôle d'endroit pour un rendez-vous discret. Le rocher de Biarritz était nettement plus accessible pour moi, et j’ai refait le plein de carburant dans les mousses et les lichens.

Et c’était une bonne idée car l’étape suivant a été éprouvante. Des plages de sable à perte de vue, du sable, du sable, encore du sable. Magnifique, mais impossible pour moi de me poser malgré les encouragements de mon amie qui  faisait du jogging au bord de l’eau. Tout en admirant les reflets de l’océan sur le sable mouillé près du Cap Ferret, je tirais la langue et les ailes… Heureusement que des bruyères m’ont accueillie….au milieu des mouettes chicaneuses et bruyantes 

Au Pouliguen, les rochers me permettent plus facilement de faire la sieste. Une journée de pause, marée basse, marée haute ! Et je n’ai pas résisté à parader un peu devant les petites cabanes rayées sur la plage de la Baule. On est une star ou pas !

Je me suis attardée tout autour de la « grande presqu’île » , le sud bien abrité… Une grande amie m’a trimballée plusieurs jours pour me faire profiter de son escapade, le Golfe du Morbihan ,Quiberon et même la Trinité (et on n'était pas dans l’île de Pâques ! ).

Et comme je n’ai peur de rien, le bout du bout, tout à l’ouest avec une famille venue respirer l’air iodé : la pointe du Raz et la presqu'île de Crozon.

Le vent était plus fréquent en repartant  et il me portait , un pur bonheur pour le vol plané…  Sous mes pattes j’ai vu apparaître le Cap Fréhel  (ma touriste aime décidément le bout du monde) …. Et mon autre copine aussi, elle me fait visiter Saint-Malo ! Je ne sais pas comment je n’ai pas attrapé le mal de mer avec vous…

Zou, on m’entraîne encore plus au nord, pour visiter le port artificiel d’Arromanches. Alors là, je laisse les historiens expliquer pourquoi il a été construit … Mais cela vous évoque certainement quelque chose… Le D Day ? Gold Beach ?…. Aujourd’hui, je le regarde avec émotion au milieu des fleurs.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous indiquer le nom de l’étape suivante. C’était trop sympa de passer et de repasser dessous l’arche, juste faite pour moi !

Enfin au repos pensez-vous ! C’était bien mon intention et je me concoctais un programme aux petits pucerons. Grasse matinée en m’étirant les pattes tranquillement dans un jardin. Gîte et couvert assuré.  Eh bien non, figurez-vous. Bzz, Bzz, on m’appelle de l’autre côté. Comment çà où ? En Corse, non mais. Alors là, j’ai interpellé un pigeon voyageur qui a bien voulu se charger de récupérer les documents avec tous ses copains. Et ils étaient ravis de se dégourdir les ailes pour vous. Quelques relais plus tard, le voici de retour. Trop fier le volatile d’avoir trouvé ma photographe au bout d'une autre presqu'île, au Cap Corse !

La semaine prochaine sera plus calme, c’est promis …. Mais j’ai déjà hâte de vous retrouver ! Salut les amis !