Les cartes postales de la coccinelle (3)
Bonjour les amis, cela fait plaisir de vous retrouver. J’avais hâte de vous raconter mes folles journées. Après avoir expérimenté mes talents de plongeuse en torrent, j’ai pris quelques jours de relâche. Oh, j’étais bien avec mes voyageurs, ils m’ont fait visiter tout le centre de la France en me laissant une place douillette sur le tableau de bord de leur maison qui roule !
Par contre, je ne savais rien de notre destination, une surprise ! D’abord, c’est bien loin, j’aurai été nettement plus vite avec ma vitesse de vol supersonique. Mais je n’ai pas voulu les vexer…. Je suppose que vous avez pu déjà deviner l’endroit de notre séjour, je vous ai donné un indice avec la première photo.
J’ai d’abord été très étonnée de ces nouvelles constructions, une ville bien bizarre. Tout est de travers, je me demande comment on peut mettre un lit dans des bâtiments en pente, ils doivent dormir debout !
Après explication de mon guide, il parait que ce n’est pas pour se reposer. Je crois que je vais l’apprendre bien assez vite et à mes dépens… J’ai commencé par explorer toutes les pointes de ce machin, dessus, dessous, en biais. Je me suis admirée de face et de profil, au soleil et à contre-jour, et le soleil m’a un peu cramé les antennes…
Et bien sûr, pendant ce temps, j’ai perdu de vue mon ami. Peut-on entrer ? Oh, il y a plein de monde à la queue leu leu. On n’a pas idée, alors qu’il y a de la place partout ailleurs, mais non ils forment des grappes. Comme les oiseaux lorsqu’ils vont s’envoler pour leur migration en Afrique…
Il m’a fallu beaucoup de temps pour enfin apercevoir mon couple de photographes au milieu du troupeau ! Nous voilà dans une sorte de tour qui grimpe, même pas besoin d’user mes ailes. Ouahhh quelle vue !
Cela me fait un peu peur, je crains qu’on ne m’entraîne vers des monuments incroyables.
Oh, des grandes orgues ! Si j’allais voir de près tous ces tuyaux, la musique va certainement en sortir. Même pas, je suis assez déçue, mais tout est fermé… Et mes amis m’ont de nouveau abandonnée. Alors je saute d’un tube à l’autre, c’est amusant…
Et là, je ne vous fais pas un dessin, la dame est bien dodue mais cela ne l’empêche pas de courir … Dis donc, mon copain, tourne la tête, on ne regarde pas sous les jupes des filles !
Mon petit couple se pose avec un repas et je signale qu’ils sont dû oublier mes pucerons. Il faut que je me débrouille dans les bordures trop bien tondues et ratiboisées. Un aller-retour express dans la campagne aux alentours et je reviens dare -dare. Je vais finir par mal digérer moi à force d’avaler mon repas sans mastiquer.
Oh, toutes ces boules me donnent le vertige, je tournicote, je fais du toboggan, je glisse et dans la dernière je passe dans tous les trous. Au passage j’asticote un moineau qui fait sa toilette sur le bord… Et je me sauve vite, pas question de finir dans son estomac, je plonge entre les fleurs de métal….
Encore des miroirs dans tous les sens, voyons comme je suis belle ! Ah une de mes antennes n’est plus tout à fait redressée… Voilà, je suis pimpante. Enfin presque car je suis fatiguée moi ! Où sont-ils ?
Ah non, maintenant ils veulent entrer dans cette boîte de conserve. Mais je veux rester avec eux. La casquette sera un poste idéal pour tout capter. Zut, il fait tout noir là-dedans. Ils doivent être épuisés aussi, les voilà assis sur des fauteuils. De la musique, cette fois je ne vais pas en manquer…. Et des images géantes. Ça bouge dans tous les sens, à tel point que lors d’un soubresaut je décolle et atterris d’une façon cavalière et impromptue sur l’oreille d’une touriste inconnue sans qu’on ait le loisir d’être présentées comme la bienséance l’exige. Ohhhh, là j’ai eu chaud. Je vibrais tellement, qu’elle a voulu m’écraser. Il vaut mieux que j’essaie d’atteindre la sortie, mais tout est fermé. Les pauvres sont prisonniers. Je me pose en haut de la porte sur une petite lumière. Quel spectacle ! Ils sont tous en train de hurler, leurs cheveux se dressent sur la tête, les sièges les secouent dans tous les sens et les voilà le cœur en vrac. Et moi je suis hilare, complètement écroulée de rire… Je ne vois pas ce qu’ils regardent mais ils ont une sacrée trouille… Non mais, ils m’épatent tous ces gens qui viennent pour se faire peur…
Une fois libérés, mes amis se posent enfin pour admirer la nuit qui tombe doucement, il est temps de trouver un peu de calme…
A bientôt les amis pour une nouvelle aventure !