Chanson de l'été
Lorsqu’enfin, la chaleur caniculaire baisse la garde et laisse place à un soleil plus doux, les chemins sont rythmés par les ombres des arbres s’étirant à l’infini.
Lorsque l’horizon se fond dans la moiteur de la fin de l’après-midi, la promenade s’annonce intense.
Lorsque chaque paysage révèle un ondoiement des touffes violettes entourées de parcelles délavées, des verts intenses des bosquets, le plaisir nous guette.
Lorsque les lignes strictes alternent avec les courbes voluptueuses, l’œil se réjouit.
Lorsque les épis de graines et de fleurs se transforment en un bouquet de merveilles.
Lorsque l’odeur entêtante des lavandes brûlantes envahit l’atmosphère et se mêle à celle des foins coupés, tous nos sens sont en éveil.
Lorsque tout est calme, tranquille, propice à la marche méditative, nous cheminons sans bruit pour ne pas déranger les insectes.
Lorsque la carte postale s’invite au détour du sentier herbu, le petit cabanon se dresse, toujours fier.
Lorsque nos silhouettes se projettent sur nos clichés, nous jouons à cache-cache.
Lorsque la pénombre glisse et étend ses tentacules, la fraîcheur saisit nos corps fatigués.
Lorsque juin s’échappe, lorsque les lavandes embaument, lorsque les blés mûrissent, lorsque chantent les cigales, l’été se drape gaiement dans nos journées.