Carnet d'un Jardin Zen
Connaissez-vous le Jardin Zen situé dans la Drôme, tout près de Romans ? Pas encore ? Alors venez avec moi, je vous emmène pour une jolie visite…
Plusieurs de mes amis m’avaient vanté la beauté du lieu et j’attendais une occasion pour m’y rendre. Celle-ci s’est présentée sous la forme d’un stage afin de le découvrir en apprenant les rudiments pour réaliser un carnet de voyage. Nous partons donc, accompagnés d’un petit groupe d’aquarellistes. Certes, le soleil a un peu oublié de se lever mais la météo est plus clémente que celle annoncée pour ces deux jours. D’ailleurs, les nuages ajouteront du charme à notre quête, et quelques gouttes de crachin la pimenteront !
Ce jardin a été créé complétement par Erik Borja, artiste plasticien, sculpteur et photographe. Passionné par la culture japonaise, il s’initie à l’art des jardins et applique ses connaissances à partir de 1973 en modelant plusieurs unités selon les principes du Feng-shui… Il devient un maître paysagiste reconnu, à l’origine de nombreux jardins zen (comme à la bambouseraie d’Anduze dans le Gard.)
Et c’est l’émerveillement ! Chaque allée, chaque recoin regorgent d’arbres, de plantes, de sculptures, de décorations. Tout est à voir, lentement, en prenant notre temps pour ne rien manquer…Et surtout, écoutez ! Les oiseaux, le silence, le clapotis des fontaines, le tintement cristallin ou grave des carillons. Nous chuchotons pour ne pas déranger la Nature par notre présence.
Malgré tout, nous nous mettons à l’ouvrage pour réaliser un premier exercice, saisir les différentes formes d’arbres : élancés, trapus, rondouillards, feuillus ou un peu déplumés.
L’après-midi sera consacré à un travail plus long : isoler un cadre dans le Jardin du Dragon afin de le peindre en laissant des bandes pour l’écriture. Ne pas oublier les éléments vivants qui feront de l’animation. Oui, mais comment choisir, il y a tant à peindre. Finalement, je m’installe (sous un parapluie pour démarrer) et mon œil se porte sur la moitié du Torii (portique traditionnel au Japon), traversé par un long tronc d’arbre, un plaqueminier portant quelques fruits, abritant un petit érable rougeoyant… Et un monsieur qui fait des photos s’invite dans mon décor (il est venu me voir, mais ouf ne s’est pas vraiment reconnu dans mon portrait esquissé).
Il nous faudra une bonne nuit de sommeil pour nous remettre de notre journée bien occupée… Mais le lendemain l’impatience nous gagne. Et une visite nous permet de compléter nos photos et nos découvertes. Allées pavées de galets, reflets sur les petits étangs, banc taillé dans une souche, petite pagode, rivière…
Quelques gouttes nous obligent à nous replier à l’abri. Dès que nous avons rangé notre matériel, le soleil revient !... Nous complétons nos pages de la veille par une carte postale, et des éléments qui représentent le jardin. J’opte pour des galets, un carillon, des feuilles collées…
Et pour finir, nous nous concentrons sur les décors et non plus la végétation en employant plusieurs techniques. La grande pierre sur le côté du « Kare-san-Sui » (jardin minéral) m’inspire.
Cette première approche du carnet de voyage a été très riche pour moi, j’y ai trouvé de quoi m’inspirer pour de prochains dessins.
Et même sans pinceau, n’hésitez pas à faire le déplacement pour vous promener au pays « du soleil levant » tout près de chez vous…