Et je marche ...
Le long des champs striés de lavandes grises
J’avance, la fatigue n’a plus de prise
Je saute dans le ruisseau qui sanglote sa sécheresse
Sac lourd empli de cailloux d’allégresse
Dans les rues chamarrées effervescentes
Animées de silhouettes fuyantes
Je vais sur les trottoirs renfrognés
D’arbres en arbres malingres alignés
Je piétine le sable froid et mouvant
A l’écume légère, pétillement ravivant
Mains glacées, pieds frigorifiés dans la mer
Plages désertées en guenilles d’hiver
Tout en haut des tours vertigineuses,
Au sommet des montagnes neigeuses
Dans les profondeurs des grottes secrètes
Du crépuscule en feu à l’aurore discrète
Avec courage, entêtement, sans rendez-vous,
Ballotée dans le flot de la vie, dessus-dessous,
Blanchie par les épreuves et l’âme nue
Je viens à ta rencontre en pas menus
Enivrement des arbres en explosion
Renouveau de l’humanité en fusion
Espérance profonde d’un monde meilleur
Et je marche doucement vers ton cœur