Les petits potins de la coccinelle (2)

Ah, c’est vous les amis ? Vous êtes déjà là ? Je n’ai même pas eu le temps de me refaire une beauté après la semaine que je viens de vivre. Si vous saviez … Bon, je vais vous raconter mes aventures ou plutôt mes mésaventures ! Vous aurez du mal à me croire.
Après mon séjour en Bretagne, je pensais me reposer tranquillement dans le jardin. Ce qui aurait été normal après un tel voyage, lorsqu’ une de mes amies de PPP est venue me chercher. Pourtant j’étais bien cachée dans les fleurs. Elle tenait absolument à m’emmener en vacances. Je me méfiais un peu car l’an dernier elle m’avait déjà secouée en escaladant les rochers*. Mais cette fois, elle devait me ménager, et me balader doucement. Je crains que nous n’ayons pas la même définition de ce mot !
Bref, me voilà en voiture. Heureusement que le chauffeur conduit prudemment, mais le trajet dure bien longtemps. Et hop, dès l’arrivée, elle empoigne son sac, oubliant que je dors sur la poche et je me retrouve déjà les pattes en l’air, cela commence bien.

Et les jours suivants… Oh la la la , pauvre de moi. Le matin, pas question de dormir, et impossible de faire ma toilette dans la rosée. Elle m’attrape délicatement (heu, presque), me pose sur sa casquette ou sur son épaule, et une deux, une deux, ils partent au pas de course. Randonnée au programme. Au bout de quelques kilomètres, le rythme finit par ralentir, cela monte beaucoup… avant de redescendre. C’est certainement très beau, mais j’ai le mal de mer (un comble en montagne).

Le midi, ils se posent bien souvent au bord d’un petit lac aux eaux limpides. Certes, on voit le fond. Regardez bien, par contre, pas une fleurette pour mon casse-croute perso ! Ni pour ma sieste. La prairie est rare, des cailloux, des cailloux et un peu d’herbe.
Tu ne butines pas les edelweiss ? C’est quoi ? Des pétales velus ? Beurk

Enfin, en voici un plan d’eau plus à ma convenance. Mais les fleurs sont déjà habitées, il y a crise du logement ! Les bleuets ne m’inspirent pas, trop bleus. Et je n’aime ni les fraises, ni les framboises… Comment ça, je suis difficile ? Une grappe de pucerons suffit à mon bonheur …

Mon amie photographe a bien compris que je finirais par dépérir. Alors, gentiment, elle propose une journée ruisseau et cascade. Je trouve l’idée géniale. Pique-nique dans une clairière avec le doux clapotis du torrent. Pause bucolique.

Le calme n’a pas duré longtemps. Evidemment, je veux profiter de la fraîcheur, et je me pose sur un tronc au travers du courant. Un bruit sinistre me pétrifie et me fait trembler des pattes jusqu’au bout des antennes. Un gigantesque hélicoptère effectue un vol stationnaire au-dessus de moi, je ne sais comment j’ai pu lui échapper. Et je me retrouve face à un autre danger tout aussi périlleux. Je n’ai dû mon salut qu’à mon incroyable courage et à mon agilité hors du commun… Et je n’exagère pas, vous me connaissez. Vous avez bien failli manquer la suite de mon récit !

J'ai donc refusé de repartir le lendemain, j’avais besoin de repos. Je me suis bien planquée dans le grand massif de géraniums rouges. Et elle n’a pas réussi à me trouver, je suis vraiment futée.
Du coup, mon amie, dépitée, est allée à la recherche d’un autre sujet pour son reportage. Et elle l’a trouvé. Et je te regarde, et je me cache, et je te montre mon profil, l’autre, et mes fesses. Enfin quoi, elles se prennent pour des stars ? Mais non, je ne suis pas du tout jalouse !

Bon, les amis, j’ai fini par rentrer, je n’en pouvais plus. Je vais me faire une cure de pucerons pour me remettre en état. A la prochaine, profitez bien de la fin de l’été…

* Pour retrouver mon aventure de l'an dernier :
http://www.pensees-polychromes.com/2021/08/les-cartes-postales-de-la-coccinelle-2.html